L’initiative G20 de suspension des services de la dette entre juin et décembre 2020 ne rencontre pas la même appréciation chez les 36 pays concernés dans le continent, dont 23 se sont prononcés positivement alors que les 13 autres ont tout simplement décliné l’offre.
Les réfractaires à l’initiative du G20, avec à leur tête le Nigeria, estiment que la mesure évaluée globalement à 12,1 milliards de dollars n’est pas suffisamment intéressante sur le plan financier et les exposent à une dépréciation de leurs notes. Le Bénin, le Burundi, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Liberia, le Lesotho, Madagascar, l’Ouganda, le Rwanda, la Somalie et le Soudan du Sud, sont dans la même dynamique que le géant pétrolier du continent.
En revanche les pays qui estiment qu’ils sont totalement mouillés pour ne plus avoir peur de la pluie, sont le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Niger, la Sierra Leone, la RDC, le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad, le Togo et la Zambie.
Selon l’agence de notations S&P Global Ratings, le volume de ressources disponibles grâce à l’initiative de suspension du service de la dette du G20 est estimé à 1,9 milliard $ pour 21 pays africains. Il est faible comparé à leurs besoins effectifs, fait noter l’agence, soulignant que des parts importantes sont capturées par quelques pays seulement.
L’initiative du G20 visant à soutenir les budgets des pays africains face à la covid-19 en suspendant le remboursement des intérêts dus entre mai et décembre 2020 ne profitera finalement pas de manière significative au continent, commente S&P Global Ratings.
Pour l’ensemble de ces Etats, les intérêts à payer cette année sont estimés à 46 milliards $, mais 73% de ce montant représentent le service de la dette intérieure et seulement 27% sont dus au niveau international, a relevé l’agence.