Amnesty International a exigé, jeudi, la libération du général Jean-Marie Michel Mokoko dont la santé serait en danger.
« Les autorités congolaises doivent, de toute urgence, libérer le général Jean-Marie Michel Mokoko, dont la santé est en danger, alors que des cas de contamination au Covid-19 ont été rapportés à la maison d’arrêt de la capitale Brazzaville, où il est arbitrairement détenu depuis quatre ans», a déclaré l’ONG dans un communiqué.
L’opposant, âgé de 73 ans, avait été condamné en 2018, à 20 ans de prison pour «atteinte à la sécurité intérieure de l’État» et «détention illégale d’armes et de munitions de guerre».
«Alors qu’il est établi que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la pandémie du Covid-19, continuer à maintenir en détention le général Mokoko relève d’un mépris du droit à la santé» a souligné Fabien Offner, chercheur au bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Mokoko a subi un malaise le lundi 29 juin, d’après ses avocats qui précisent qu’il a été transféré jeudi soir, à l’hôpital militaire de Brazzaville en raison d’une dégradation de son état de santé. Ses avocats demandent également sa libération pour des raisons humanitaires.
«Nous sommes préoccupés par son état de santé. En tant qu’avocats, nous demandons sa libération, pour qu’il puisse se faire soigner correctement », a indiqué Me Christian Locko.
En mai dernier, le président congolais, Dénis Sassou Nguesso avait estimé qu’il n’y avait « pas de raison » de libérer deux opposants politiques dont Mokoko, dans le cadre du désengorgement des prisons à cause du coronavirus.
Soulignons que Mokoko, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 avait contesté la réélection de Sassou Nguesso, dont il fut le chef d’état-major et conseiller avant de passer à l’opposition.
Pour rappel, en 2018, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait considéré comme arbitraire la détention du général Mokoko, et appelé les autorités congolaises à le libérer immédiatement et sans conditions.
Plus que Mokoko, Amnesty appelle à la libération de tous les prisonniers d’opinion du pays, et ce «de toute urgence afin de protéger toutes les personnes détenues contre la Covid-19», en leur assurant l’accès aux soins de santé requis.