Le syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a dénoncé jeudi la «confiscation» par les autorités, du corps du journaliste Samuel Wazizi, mort en détention en août 2019, et dont la dépouille n’a toujours pas été restituée à sa famille.
«Le SNJC dénonce la confiscation du corps du journaliste Samuel Wazizi», dans une déclaration lue lors d’une conférence de presse à Douala (sud). Dans son texte, le syndicat accuse les autorités de garder le corps pour «masquer les sévices corporels que le journaliste a subis durant sa détention au secret».
Arrêté le 2 août 2019 à Buea, dans la région anglophone du Sud-ouest, Wazizi est mort en détention un peu plus de deux semaines après son arrestation, le 19 août, selon les autorités.
Mais ce décès n’a été annoncé qu’au début de juin 2020, d’abord par la presse puis par l’armée, qui a accusé le journaliste d’avoir œuvré comme «logisticien de divers groupes terroristes» dans l’ouest anglophone, déchiré par un conflit séparatiste.
Alors que des syndicats camerounais de journalistes avaient affirmé que Wazizi était mort après avoir été torturé, l’armée avait rétorqué qu’il était «décédé des suites d’une sepsis (septicémie) sévère» à l’hôpital militaire de Yaoundé.
Un mois après l’annonce de son décès par l’armée, «la famille du journaliste n’a pas encore récupéré son corps», a affirmé son avocat, Me Edward Ewule.