Des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes ces derniers mois à Djibo, une ville du nord du Burkina Faso, révèle l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié ce mercredi 8 juillet.
«Les habitants de la ville de Djibo qui ont vu les corps ont déclaré à Human Rights Watch que les morts, tous des hommes, avaient été abandonnés entre novembre 2019 et juin 2020, par groupes de 3 à 20 selon les cas, le long des routes principales, sous des ponts, ainsi que dans des champs et des terrains vagues», relate le rapport.
Pour l’ONG, des preuves disponibles suggèrent l’implication des forces de sécurité gouvernementales. « Les informations existantes désignent les forces de sécurité gouvernementales, il est donc essentiel de mener des enquêtes impartiales, de recueillir correctement des preuves, et d’informer les familles de ce qui est arrivé à leurs proches », souligne Corinne Dufka, la directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch, en charge de la supervision des recherches sur l’Afrique de l’Ouest.
Human Rights Watch affirme avoir écrit, le 28 juin, au gouvernement burkinabé, pour lui faire part des principales conclusions de ses recherches. Le 3 juillet, le ministre de la Défense s’est engagé au nom du gouvernement, à enquêter sur ces allégations et à garantir le respect des droits humains dans les opérations de sécurité.
Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique, Tibor Nagy qui a qualifié le rapport de HRW de « très préoccupant» a affirmé dans un Tweet, que «l’aide américaine pour la sécurité ne peut pas continuer sans une action» des autorités burkinabè.