Le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), le Juge Souleymane Teliko, a reconnu une erreur dans le procès de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, et ses codétenus, et a donné raison à la Cour de Justice de la CEDEAO qui avait sollicité leur libération.
Khalifa Sall avait été inculpé et écroué, en mars 2017, dans une affaire de détournement présumé de fonds publics. Il avait été condamné à 5 ans de prison ferme, suite à un procès qui avait duré moins de trois mois. Il a été gracié le 29 septembre 2019, par le président, Macky Sall.
Invité à l’émission « le Jury du Dimanche » sur la radio privée e-radio, Teliko a soutenu l’avis de la Cour de la CEDEAO pour qui certains droits des détenus concernés avaient été violés dans le cadre de la procédure ayant conduit à leur condamnation en première instance.
« Là effectivement, je peux considérer que la Cour de Justice de la CEDEAO avait raison parce qu’il y avait d’une part la violation de la présomption d’innocence et d’autre part, il y avait une violation des droits de la défense par la Justice sénégalaise. Cela est clair », a déclaré ce haut magistrat, Président de la Cour d’appel de Thiès.
Teliko qui regrette l’erreur commise, a insisté sur l’opportunité de débattre longuement sur ce genre de situation et prendre des décisions qui s’imposeraient.
Qu’à cela ne tienne, certains observateurs craignent des réactions violentes de la part du camp de Khalifa Sall qui avait toujours clamé son innocence et présenté son incarcération comme un moyen pour l’empêcher de se lancer dans la course à la magistrature suprême de février 2019.