Le quai d’Orsay a confirmé mercredi, l’annulation de la visite officielle que devait effectuer ce vendredi en France, le ministre marocain des Affaires Etrangères, Salaheddine Mezouar, une nouvelle rebuffade qui vient s’ajouter à la longue liste des sujets de tension diplomatique entre Rabat et Paris.
Cette annulation de dernière minute vient perturber un peu plus le climat de coopération entre les deux pays qui n’a cessé de se dégrader depuis presque un an maintenant. En effet, peu après les récents attentats terroristes en région parisienne, la France avait tenté d’apaiser la tension avec son allié et partenaire marocain par l’annonce le 15 janvier, d’un imminent déplacement au Maroc de son chef de la diplomatie, Laurent Fabius avec pour mission de relancer la coopération bilatérale notamment dans les domaines judicaire et sécuritaire et du renseignement. Une coopération que le Quai d’Orsay qualifie de « nécessité absolue » dans le cadre de la lutte contre les menaces terroristes des djihadistes dans l’Hexagone.
« Nous travaillons à identifier avec les autorités marocaines une nouvelle date pour cette visite », avait affirmé, mercredi lors d’un point presse, le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères de la France, Romain Nadal, en réaction à l’annulation de la visite attendue à Paris, du ministre marocain des Affaires étrangères.
Mezouar avait dénoncé dernièrement, le manque de détermination et de volonté politique de la France pour résoudre la crise diplomatique entre les deux pays.
A l’origine de la brouille entre Paris et Rabat, figurent entre autre un dépôt de plusieurs plaintes « pour torture » auprès de tribunaux français contre de hauts commis de l’Etat marocain ainsi que plusieurs incidents diplomatiques très mal perçus par le royaume chérifien. Le boycott par le chef de la diplomatie marocaine de la marche républicaine organisée à Paris en protestation contre les attentats tragiques ayant ciblé le journal satirique de Charlie Hebdo et le supermarché casher, n’a pas été perçu d’un bon œil par les locataires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Mais, vu les solides liens qui unissent les deux pays à tous les niveaux, estiment les observateurs, Paris et Rabat vont bien finir par surmonter leurs malentendus.