Des forces soudanaises ont annoncé dimanche, avoir arrêté quelque 160 personnes qui s’apprêtaient à traverser la frontière libyenne pour aller combattre comme «mercenaires» dans ce pays en guerre.
Dans un communiqué, les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (RSF) indiquent que «les forces de sécurité conjointes postées à la frontière soudano-libyenne ont arrêté 160 personnes, dont deux étrangers, qui allaient combattre comme mercenaires en Libye».
«Envoyer des Soudanais pour combattre comme mercenaires en Libye est totalement inacceptable», a déclaré Jaddo Hamdane, commandant des RSF au Darfour Nord, assurant que «nous avons surveillé et sécurisé la frontière avec la Libye pour lutter contre l’immigration illégale, le trafic d’êtres humains et toutes les activités criminelles transfrontalières».
Le 28 juin, les forces de sécurité soudanaises avaient déjà arrêté au Darfour 122 «mercenaires», dont huit enfants soudanais, qui tentaient de rendre en Libye pour combattre comme «mercenaires».
En janvier, des experts de l’ONU ont affirmé que de nombreux arabes de la région conflictuelle du Darfour (ouest du Soudan) et du Tchad voisin combattaient en tant que « mercenaires » en Libye.
Le Soudan connaît une transition démocratique fragile après les manifestations massives qui ont abouti à la destitution de l’ancien dictateur Omar el-Béchir en avril 2019 par l’armée.
Le gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé dans la capitale Tripoli, accuse des parties soudanaises d’envoyer des mercenaires combattre aux côtés des forces de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle l’Est et une partie du sud de la Libye, ce que les autorités soudanaises nient.
Mercredi dernier, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a affirmé dans un communiqué disposer de «preuves claires que le groupe Wagner, parrainé et employé par l’Etat russe, a posé des mines terrestres et des engins explosifs improvisés» dans la capitale libyenne, Tripoli et ses environs.