Après sa condamnation à deux ans de prison pour corruption, en décembre dernier, le président soudanais déchu, Omar el-Béchir, se retrouve une nouvelle fois dans le box des accusés d’un tribunal à Khartoum, pour le coup d’Etat qui l’a amené au pouvoir en 1989.
Le procès s’est ouvert ce mardi 21 juillet devant une cour spéciale composée de trois juges. Il sera jugé avec seize autres personnes (6 civils et 10 militaires). D’aucuns pensent que l’ancien chef d’Etat risque la peine de mort, en dépit du fait que sa défense a toujours dénoncé un «procès politique».
«Ce procès sera un avertissement à toute personne qui essaiera de détruire le système constitutionnel et qui sera jugée pour ce crime. Cela sauvegardera la démocratie soudanaise. Nous espérons ainsi clore l’ère des putschs au Soudan », a déclaré Moaz Hadra, un des avocats à l’origine de la procédure contre el-Béchir.
De son côté, Me Hachem al-Gali, un des 150 avocats de la défense, a parlé «d’un procès politique qui se cache derrière la loi». Il a aussi déclaré que «ce procès va se dérouler dans un environnement hostile de la part du système judiciaire envers les accusés et nous pourrons le prouver».
L’ex-homme fort de Khartoum a été forcé par l’armée et un soulèvement populaire, de quitter le pouvoir en avril 2019, après avoir dirigé d’une main de fer, son pays pendant 30 ans.
La Cour pénale internationale, qui poursuit el-Béchir depuis 2009 pour génocide au Darfour et qui avait émis un mandat d’arrêt international à son encontre, continue aussi à le réclamer pour son jugement à La Haye.