Les autorités maliennes ont refusé d’accueillir la dépouille d’Amedy Coulibaly, le terroriste qui a abattu le 9 janvier à Paris, une policière et quatre otages dans le supermarché «Casher», avant d’être abattu à son tour par un raid de la police française.
Bamako avance les «raisons politiques» pour justifier son opposition à l’idée d’enterrer le franco-malien Coulibaly dans son pays d’origine. Le contexte n’est pas favorable, explique une source proche du pouvoir, qui fait référence non seulement à la présence des groupes armés djihadistes au Nord du Mali contre lesquels se battent déjà les autorités maliennes, mais aussi aux récentes manifestations dans le pays contre les dessins du journal satirique Charlie Hebdo.
La même source explique que, quoique d’origine malienne, Amedy Coulibaly avait la nationalité française et peut donc être inhumé en France.
La loi française, prévoit que toute personne décédée en France «peut être inhumée dans le cimetière de la commune où elle résidait, dans celui de la ville où elle est morte ou dans un cimetière où se trouve son caveau familial. La demande doit être formulée à la mairie qui prendra la décision finale».
Le maire de Fontenay-aux-Roses où Coulibaly résidait avec sa compagne, a déjà fait savoir qu’il contesterait toute demande d’enterrer Coulibaly dans sa circonscription. Laurent Vastel affirme qu’« aucun acte ni document ne rattache officiellement Amedy Coulibaly à la ville». Il craint également que «leur cimetière» ne «devienne un lieu de pèlerinage pour fanatiques».
Toujours est-il que Coulibaly, dont le corps se trouve toujours à la morgue de l’Institut médico-légal de Paris, devrait être inhumé quelque part. Selon les dernières informations, aucune demande d’enterrement n’a pour l’instant été faite par la famille de Coulibaly, ni à Fontenay, ni à Grigny (Essonne), d’où était originaire Amedy Coulibaly et où vivent toujours sa mère et sa sœur.