Les sénateurs nigérians ont voté, mardi 21 juillet, une résolution qui appelle à la démission les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air et de la marine, qu’ils estiment incapables de sécuriser le pays face au terrorisme.
« Le Sénat a appelé les chefs de l’armée à démissionner face à une situation sécuritaire qui se dégrade dans le pays », indique un communiqué du bureau du président de la chambre haute de l’Assemblée nationale.
Cette initiative intervient après la désertion présumée de plus de 300 soldats ces dernières semaines, et la mort, dimanche 19 juillet, d’au moins 23 soldats au cours d’une attaque djihadiste dans l’Etat de Katsina (nord-ouest). Les sénateurs ont eu à observer une minute de silence en hommage à ces militaires.
Tenant compte des attaques incessantes des djihadistes qui peuvent avoir des « conséquences sérieuses » sur la situation sécuritaire du pays, le Sénat opte pour un renouvellement du commandement des armées et donc pour un « changement de stratégie ». Il a aussi plaidé pour plus de moyens et de nouveaux équipements pour l’armée.
Le cabinet du président de la République a déjà réagi à l’appel des sénateurs, rappelant qu’il s’agit là d’une prérogative du chef de l’Etat.
« La présidence prend note de la résolution, et réitère que la nomination ou le sac à dos des chefs de service est une prérogative présidentielle, et le président Muhammadu Buhari, en sa qualité de commandant en chef des forces armées, fera ce qui est dans l’intérêt supérieur du pays en tout temps », a fait part le conseiller à la communication au sein de la Présidence.
Quoi que la neutralisation des groupes terroristes soit une des priorités de Buhari, depuis son premier mandat, le groupe Boko Haram et sa branche dissidente (ISWAP) sèment toujours la terreur au Nigéria. Civils et militaires continuent de périr, comme pour dire que la force de frappe de ces mouvements bat encore son plein.