La justice zimbabwéenne s’est opposée, jeudi, à la libération conditionnelle de Jacob Ngarivhume, leader du parti Transformer le Zimbabwe, craignant que le concerné ne « perturbe la paix ».
Ngarivhume, interpellé lundi 20 juillet à Harare , est poursuivi pour incitation à la violence. Il avait appelé à manifester le 30 juillet contre la corruption au sein du gouvernement et la détérioration de la situation économique dans le pays.
« A la lecture des allégations, il est évident qu’il n’encourageait pas le public à manifester de façon pacifique », a déclaré le juge Trynos Utahwashe du tribunal d’Harare, s’alignant sur les recommandations du parquet qui a plaidé pour le maintien en détention du patron du parti politique.
« Le droit de manifester n’est pas un droit absolu », a insisté le magistrat. Ngarivhume restera ainsi en détention provisoire jusqu’à sa prochaine comparution programmée au 6 août. Son avocat, Moses Nkomo, a annoncé son intention de faire appel.
Les manifestations du 30 juillet risquent de ne plus avoir lieu, d’autant plus que le gouvernement a décrété un couvre-feu et réinstauré des mesures strictes de confinement face à la hausse des cas de Covid-19.
Pour le porte-parole du parti Transformer le Zimbabwe, Sungai Mazando, ces dernières mesures des autorités en lien avec la lutte contre la propagation du virus, attestent que « le gouvernement est totalement paranoïaque, que le gouvernement a peur de voir les citoyens dans la rue s’exprimer ».
Il a estimé ces nouvelles dispositions « n’ont rien à voir avec la lutte contre la pandémie » et qu’« il s’agit tout simplement d’une mesure pour écraser toute opposition », dans la mesure où « le minimum n’a même pas été mis en place » pour s’attaquer à ladite pandémie.