Le calme semble être de retour à Kidal au nord du Mali, après des manifestations dénonçant les frappes aériennes de la MINUSMA contre des combattants des groupes armés à Tabankort.
Mardi 20 janvier, un hélicoptère de combat de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) a ouvert le feu sur des positions des groupes armés à Tabankort, causant la destruction d’un véhicule du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ainsi que la mort de 11 personnes et une vingtaine de blessés.
La force onusienne indique avoir répliqué en réponse à des tirs directs à l’arme lourde sur ses casques bleus, mais pour un responsable du MNLA, c’est un hélicoptère onusien qui a tiré en premier.
Des manifestations de colère s’en sont donc suivies ces deux derniers jours regroupant hommes, femmes et enfants. «Azawad oui, Minusma non», tel est le slogan que scandait la foule mécontente réunie hier jeudi, au niveau de l’aéroport de Kidal.
Les soldats des Nations unies ont dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, main en vain. Il a fallu une intervention des chefs coutumiers de cette zone au Nord du Mali, pour que les manifestants apaisent leur colère. C’est ce que confirme un commerçant qui reconnaît que « le calme est revenu à Kidal car les chefs coutumiers l’ont demandé ».
Toutefois, la tension semble encore forte. La méfiance demeure entre la Minusma et le MNLA qui affirme suspendre pour l’heure sa collaboration avec la force onusienne. Il annonce quand même sa disponibilité à poursuivre les négociations prévues à Alger dans le cadre du règlement définitif de la crise au Mali. La population, elle, reste sur le qui-vive.
Pour des raisons sécuritaires, le personnel local de la force onusienne reste, « à la maison jusqu’à nouvel ordre », sur recommandations des responsables. Les commerces sont pour la plupart fermés, tandis que l’aéroport, en partie saccagé lors des manifestations, tourne au ralenti en raison de l’absence de la Minusma sur les lieux.