Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti de Blaise Compaoré, a été investi dimanche candidat pour l’élection présidentielle de novembre au Burkina Faso.
«Le CDP est de retour, présent et prêt pour la conquête du pouvoir», a lancé Eddie Komboïgo, 56 ans, se réjouissant d’une mobilisation qu’il a qualifiée de «démonstration de force», avant de rendre hommage à l’ancien président Blaise Compaoré, fondateur du parti, renversé par une insurrection populaire en 2014 après 27 ans de règne. Selon Boubacar Sanou, président du comité d’organisation du congrès, la candidature de M. Komboïgo a été validée par Blaise Compaoré, président d’honneur du CDP, qui vit en exil en Côte d’Ivoire.
Expert-comptable et député, Eddie Komboïgo préside le CDP depuis 2015. Déjà prétendant à la présidentielle de 2015, il avait vu sa candidature rejetée en vertu d’une loi excluant les proches de Compaoré qui avaient soutenu son projet de modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement causé sa chute.
Lors du scrutin présidentiel, Eddie Komboïgo sera opposé au président Roch Marc Christian Kaboré, qui brigue un deuxième mandat, en dépit d’un bilan miné par une situation sécuritaire dramatique du fait des attaques incessantes de groupes jihadistes.
L’autre candidat majeur est le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, investi samedi par son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC).Ce dernier, présent au congrès du CDP ce dimanche, a appelé à s’unir contre le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), annonçant la signature prochaine d’un accord entre partis de l’opposition pour se rassembler en cas de second tour pour un «combat commun».
Autrefois havre de paix, le Burkina Faso est devenu est entraîné depuis cinq ans dans une spirale de violences jihadistes, ayant fait au moins 1.100 morts et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers.