La mission conjointe de l’Union africaine-ONU au Darfour (Minuad) a appelé mardi Khartoum à déployer «au plus vite» les forces de sécurité au Darfour, après une série de tueries dans cette région de l’ouest du Soudan en proie à la violence depuis plusieurs années.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des hommes armés ont tué au moins 20 personnes, dont deux femmes et des enfants, qui étaient retournés sur leurs terres au Darfour, dans un village de l’Ouest. Le lendemain, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok avait annoncé que les forces de sécurité seraient déployées au Darfour pour y protéger «les citoyens et la saison agricole».
«LaMinuad espère que ces forces seront déployées le plus tôt possible et qu’elles seront équipées et formées de manière adéquate pour protéger tous les habitants du Darfour sans exception», affirme mardi la mission ONU-UA de maintien de la paix. «Il incombe en premier lieu au gouvernement de protéger les civils notamment dans les régions où la Minuad s’est retirée pour cause de réduction de ses effectifs», souligne-t-elle dans un communiqué.
Le ministre de l’Intérieur Al Trefi Idriss avait annoncé dimanche l’envoi de la troupe postée à Khartoum dans les régions où se produisent des troubles. Il avait jugé qu’il fallait «utiliser la force pour protéger les citoyens et leur propriétés». Le Darfour, où sévissent des groupes armés, est une vaste région qui s’étire le long des frontières avec la Libye, le Tchad, la République centrafricaine et le Soudan du Sud.
Des années de violences opposent sur la question sensible des terres et de l’eau les tribus nomades arabes aux agriculteurs issus de tribus africaines. La guerre a perdu d’intensité ces dernières années, mais la région est le théâtre de violences avec des milices armées qui mènent des raids meurtriers contre les agriculteurs.