La sécurité s’est dégradée un peu plus en Centrafrique avec la poursuite des enlèvements en représailles à l’arrestation début janvier, du chef rebelle des milices chrétiennes anti-Balaka Rodrigue Ngaïbona, alias «général Andjilo».
Deux jours après la libération de l’humanitaire française, Claudia Priest, kidnappée la semaine dernière, le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Armel Sayo a été à son tour, enlevé dimanche matin à Bangui, par un groupe d’homme armés.
Ce nouveau kidnapping qui intervient après l’enlèvement de trois autres personnes, dont employés de la MINUSCA, a crée une onde de choc parmi la classe politique centrafricaine.
Tatiana Yangeko, la porte-parole de Sayo, a déclaré que le ministre était au volant de sa voiture avec sa femme et son frère de retour de l’église, quand quatre hommes armés non identifiés ont fait irruption d’un taxi non numéroté et non immatriculé, pour immobiliser le véhicule du ministre dans le 8e arrondissement de Bangui, dans le nord de la capitale.
« Ils sont sortis du taxi, tiré en l’air et ont forcé le ministre à sortir de sa voiture, qu’ils ont fouillée, s’emparant du sac à main de l’épouse du ministre. Ils se sont enfuis avec lui vers Boy Rabe », un quartier qui constitue le bastion de la milice chrétienne « anti-Balaka », a expliqué Yangeko.
C’est la première fois qu’un membre du gouvernement en fonction est kidnappé en Centrafrique, ce qui dénote de la précarité de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays.
L’enlèvement du ministre se produit à quelques semaines de l’ouverture des assises nationales de la réconciliation, des assises qui visent à baliser le terrain aux élections générales prévues pour le mois d’août prochain.
Le gouvernement qui perçoit dans ce kidnapping, une attaque au processus de réconciliation, a fermement condamné cet acte et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire.