Le premier ministre tunisien, Hichem Mechichi, a dévoilé mardi lors d’une conférence de presse à Dar Dhiaffa à Carthage, le nouveau gouvernement composé de 28 membres dont 25 ministres et trois secrétaires d’Etat, tous des technocrates apolitiques.
Après des consultations, il a été décidé de former « un gouvernement de compétences indépendantes qui travaillera à concrétiser des réalisations dans les domaines économique et social », a-t-il déclaré.
L’équipe qui comprend de nombreux hauts fonctionnaires, universitaires et cadres du privé, devrait obtenir auparavant l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement) lors d’une session exceptionnelle devant avoir lieu dans les dix jours qui viennent. Le gouvernement est censé obtenir le soutien d’au moins 109 députés sur 217.
Déjà, de nombreux partis parlementaires sont mécontents d’avoir été écartés du cabinet, d’après la presse locale. Si le nouveau gouvernement n’obtient pas la confiance du Parlement, le président Saïed pourrait dissoudre l’Assemblée et déclencher des élections anticipées pour début 2021.
La nouvelle équipe gouvernementale est la deuxième présentée au peuple en six mois. Hichem Mechichi est lui-même le troisième chef du gouvernement désigné depuis les élections législatives d’octobre 2019.
Le premier ministre, choisi par Ennahda (formation islamiste qui était arrivée en tête des législatives avec 52 sièges sur 217) avait échoué à convaincre une majorité de députés. Le second, nommé par le chef de l’Etat, a été poussé à la démission en juillet par Ennahda, sur fond de soupçon de conflit d’intérêts.