Le président français, Emmanuel Macron, est finalement sorti de son silence après avoir reçu quelques correspondances de l’opposition ivoirienne qui lui demande de se prononcer sur le 3e mandat que veut briguer son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
Macron pense ne pas pouvoir intervenir dans cette affaire par respect de la souveraineté de l’Etat ivoirien. «C’est bien volontiers que je vous aurais apporté une aide, mais le principe de souveraineté des Etats ne permet pas à la Présidence de la République française d’intervenir dans le dossier que vous évoquez», a déclaré le président français, par la voix de son chef de cabinet, Brice Blondel, qui a adressé un courrier mercredi à l’opposition en Côte d’Ivoire.
Le dernier opposant qui a interpellé Macron est Affi N’Guessan, le leader du Front Populaire Ivoirien (FPI), à l’occasion du voyage du président Ouattara en Paris où il devait d’ailleurs être reçu ce jeudi à l’Elysée, par le chef d’Etat français.
La candidature de Ouattara intervient « en violation de la loi fondamentale de la IIIe République, dont il est le garant » et contredit « son engagement », exprimé le 5 mars dernier, « de ne pas concourir pour un troisième mandat », indique N’Guessan dans son message à Macron.
Rappelant au président français qu’il avait « chaudement salué » la décision historique du président sortant Ouattara de ne pas se représenter à la présidentielle, et qu’il s’était réjoui de voir la Côte d’Ivoire « donner l’exemple », le patron du FPI a demandé à Macron d’afficher également sa position après la volte-face de Ouattara qui sera finalement candidat à sa propre succession.
« Ce jeudi, Alassane Ouattara vient vous demander sinon votre soutien à sa forfaiture, du moins une bienveillante neutralité. Il est en réalité porteur d’un seul message : lui seul serait le garant d’une certaine forme de stabilité de la Côte d’Ivoire dans une sous-région profondément ébranlée par le terrorisme », a affirmé N’Guessan qui a essayé de démontrer que « cette argumentation » ne tient pas debout.