Le président camerounais, Paul Biya, a annoncé, dans un décret publié lundi, la date du 6 décembre 2020 fixée pour les prochaines élections régionales, au grand dam d’une partie de l’opposition qui conteste ce scrutin et appelle à son boycott.
Ces élections devraient permettre l’instauration de conseils régionaux tel que prévus dans la Constitution de 1996, et promouvoir la décentralisation. Ce sera une première dans l’histoire de ce pays d’Afrique centrale.
Mais certains partis de l’opposition, notamment le Social Democratic Front (SDF) et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ont déjà annoncé leur décision de ne pas prendre part aux élections. Les deux formations préconisent la résolution préalable du conflit dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des indépendantistes s’affrontent depuis trois ans avec l’armée camerounaise.
En principe les deux régions devraient être dotés d’un statut spécial promis en octobre 2019 par le président Paul Biya, à l’issue d’un dialogue national consacré, entre autres, au retour à la paix dans ces parties du pays.
Mais cela n’est pas suffisant pour rassurer certains leaders de l’opposition. Fin août, le patron du MRC, Maurice Kamto, avait appelé à la « résistance pacifique résolue du peuple camerounais contre la forfaiture électorale en préparation et au départ pur et simple de monsieur Paul Biya ».
Réagissant à cette déclaration, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait prévenu qu’« aucun écart de comportement ne sera toléré ».
Au sein d’autres formations politiques, l’heure est plutôt à la mobilisation des militants et à la sensibilisation sur les enjeux des élections des conseillers régionaux.