Les groupes terroristes qui s’activent au Burkina Faso se sont accaparés de plus de 140 millions de dollars grâce à leurs attaques contre les sites miniers depuis 2016, rapporte une étude menée par l’Observatoire économique et social du Burkina (OES) et portant sur les mécanismes de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
« L’exploitation des ressources naturelles, notamment l’exploitation de l’or et la collecte de taxes et d’impôts », fait partie des moyens utilisés par les terroristes pour financer leurs activités criminelles, selon le coordonnateur de l’OES, Bernabé Ollo Kambou.
Cette étude a été commanditée par le gouvernement burkinabè qui cherche à mieux appréhender ce phénomène d’exploitation illégale des ressources naturelles du pays par les djihadistes.
En effet, depuis plus de dix ans, l’or occupe la première place comme produit d’exportation du Burkina qui est le 4e plus grand producteur continental.
Les mines du Burkina produisent environ 60 tonnes d’or par an et les producteurs artisanaux en produisent environ une dizaine de tonnes. Pour préserver ses intérêts, le gouvernement veut mettre en place des mesures pour mieux sécuriser ses espaces miniers.
Outre le Burkina Faso, d’autres pays comme le Mali ou encore le Niger enregistrent aussi des attaques régulières contre leurs zones aurifères. Selon des spécialistes, les mines d’or, marquées par l’insécurité, constituent non seulement des sources de revenus, mais aussi des terrains appropriés où les terroristes recrutent et forment leurs nouveaux combattants, et des lieux de cache d’armes.
Les terroristes n’hésitent pas, par ailleurs, à s’en prendre aux investisseurs miniers pour tenter de porter atteinte à leurs activités.