Le Parquet fédéral de la Belgique a fait état jeudi, de l’avis favorable de la justice belge de restituer une dent de Patrice Lumumba, leader de la République démocratique du Congo (RDC, ancienne colonie belge), assassiné en janvier 1961 dans son pays.
A défaut du corps tout entier, la famille de Lumumba va se contenter de cet organe pour lequel elle avait fait une demande de récupération à la Belgique.
La dent va désormais « être restituée aux ayants-droit », a annoncé Eric Van Duyse, porte-parole du Parquet fédéral belge, précisant que l’organe n’a pas subi d’analyse d’ADN par peur de le détruire. Duyse a parlé d’une restitution «symbolique» en l’absence d’une «certitude absolue» sur l’identité du propriétaire de la dent.
Cet organe est l’une des pièces du dossier judiciaire ouvert après la plainte déposée en 2011 à Bruxelles par des enfants de Lumumba qui tiennent à ce que les circonstances de l’assassinat de leur père soient élucidées.
Lumumba, figure de l’indépendance du Congo belge, avait été éliminé avec deux de ses proches dans la province alors sécessionniste du Katanga, d’après un commissaire belge, Gerard Soete, qui avait participé à l’assassinat et avait accepté de témoigner dans les années 2000.
Les corps des trois militants auraient été dissous dans de l’acide. « En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écartelé les corps. Le plus dur fut de les découper (…) Les corps avaient été dissous dans l’acide et il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents », avait expliqué cet octogénaire déjà décédé.
Pour la fille de Lumumba, Juliana Lumumba, qui avait initié la demande de restitution des restes du corps de son père, «c’est une grande victoire» puisqu’il pourra retourner enfin «à la terre de ses ancêtres», être «enterré et cela pourrait panser les blessures».