Incarcéré depuis près de six mois, le journaliste algérien, Khaled Drareni, symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, reste derrière les barreaux, après sa condamnation ce mardi en appel, à deux ans de prison ferme.
«Deux ans de prison ferme pour Drareni. Nous allons faire un pourvoi en cassation», a déclaré à la presse, l’un de ses avocats, Me Mustapha Bouchachi.
Agé de 40 ans, Drareni occupait les postes de directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune et de correspondant de TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie. Il a été arrêté à Alger le 7 mars alors qu’il couvrait une manifestation du «Hirak» et condamné le 10 août, à trois ans d’emprisonnement et à une amende de 50.000 dinars pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale».
Après sa condamnation ce mardi à 2 ans de prison ferme, le frère du journaliste Chekib Drareni, s’est dit, dans un tweet «écœuré, choqué et déçu de la décision de la Cour qui renforce encore une fois l’injustice en Algérie».
«Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente», a réagi Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF, précisant que Drareni est également accusé d’avoir dénoncé sur Facebook « la corruption et l’argent » du système politique.
Le ministre de la Communication Ammar Belhimer reproche en outre au journaliste d’avoir travaillé sans jamais avoir eu de carte de presse professionnelle, sur fond d’allégations d’être au service «d’ambassades étrangères».
Khaled Drareni était jugé en compagnie de Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, deux figures du « Hirak », mouvement inédit qui a ébranlé le pouvoir jusqu’à sa suspension mi-mars en raison de la crise sanitaire.
L’Algérie a chuté à la 146ème place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.