Des soldats dela Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), sont accusés d’avoir ouvert le feu mardi, sur des manifestants qui tentaient de pénétrer au sein de leur base à Gao, au Nord du Mali, causant la mort de cinq personnes et de nombreux blessés.
La foule déchainée a attaqué la base de la force onusienne pour exprimer son opposition à l’accord signé ce week-end entre la MINUSMA et le Haut conseil pour l’unité de l’AZAWAD (HCUA), prévoyant une «zone temporaire de sécurité» dans la localité de Tabankort, près de Gao.
«Les soldats de l’ONU ont paniqué et ont ouvert le feu sur les manifestants», a témoigné un militaire malien.
La même version est confirmée par la direction de l’hôpital de Gao qui a indiqué que «les personnes tuées ont bien été tuées par balles».
Mais le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a nié en bloc toutes les accusations. Selon lui, c’est en réponse aux jets de pierre et de cocktails molotov des manifestants que «la police des Nations unies a utilisé des gaz lacrymogènes et effectué des tirs de sommation pour disperser la foule et l’empêcher de pénétrer dans le camp».
Ces affrontements ont eu lieu alors que la Minusma recevait les responsables de la population qui craignent que la mise en place d’une «zone temporaire de sécurité» affaiblisse les milices pro-Bamako vis-à-vis des groupes armés touaregs, notamment par leur désarmement.
Ces dernières semaines, la tension est vive à Tabankort, entre les troupes armées favorables au gouvernement en place, la Minusma et les groupes armés rebelles. Dernier événement en date, les raids aériens de la force onusienne sur un pick-up du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), soldés par sept combattants morts, en plus des blessés. Un calme précaire est revenu à Gao, mais la tension est encore vive et la vie tourne encore au ralenti.