A peine signé cette semaine à Nairobi, le « nouvel » accord de cessation des hostilités entre les anti-Balaka et les ex-Séléka, suscite polémique et confusion en Centrafrique.
La présidente Catherine Samba-Panza s’apprête à publier un communiqué officiel ce jeudi 29 Janvier, pour dénier toute légitimité à cet accord.
Conduit par le médiateur, le président congolais Denis Sassou, un accord de cessation des hostilités avait été signé à Nairobi mardi dernier en parallèle à celui signé le 23 juillet 2014 à Brazzaville.
Aujourd’hui, Bangui s’interroge et rejette ce nouvel accord parce que le gouvernement de transition, n’a été ni informé ni associé à ces consultations. Mais ce qui est encore plus choquant pour Bangui c’est le contenu du nouvel accord.
Même s’il annonce une cessation des hostilités comme l’accord de Brazzaville, ce nouvel accord, réclame par ailleurs une amnistie générale, ce qui donnera une immunité à ces signataires alors qu’ils ont commis des crimes ces dernières années.
Il réclame aussi un changement de gouvernement et une nouvelle transition. Enfin il réclame que les anciens présidents soient autorisés à se présenter à la prochaine élection.
Le gouvernement centrafricain rejette donc cet accord, estimant qu’il ne représente qu’une manœuvre destinée à bloquer les prochaines élections, et à permettre à certains responsables d’échapper à la justice.
La Centrafrique n’est d’ailleurs pas la seule choquée par ce nouvel accord. Outre le vice-médiateur qui avait aussitôt réagi, la classe politique de la sous-région, les responsables onusiens et les chancelleries occidentales sont, eux aussi, consternés.
Toute la classe politique centrafricaine se joint à la présidente Samba-Panza, pour dénoncer le contenu de cet accord qui est très loin d’être partagé par tous les ex-Sélékas et tous les anti-balakas. Une majorité d’entre eux le considère comme nul et non avenu.
Des diplomates évoquent un simple catalogue de revendications avancées par les partisans des deux anciens présidents.