Le gouvernement ivoirien vient d’annoncer ce mercredi le déploiement d’un important dispositif de sécurité pour faire face au problème d’enlèvement et de mutilation d’enfants qui sévit dans le pays depuis quelques mois déjà.
Précisément, 1.500 hommes composés de 1.000 policiers, 300 gendarmes et 200 militaires vont désormais patrouiller «sur les endroits criminogènes», a expliqué le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko, à l’issue d’une réunion interministérielle de sécurité élargie aux grands commandements de l’armée. Ce dispositif sera soutenu par une équipe de coordination renforcée par des experts de l’ONUCI (Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire), qui devra être mise en place incessamment.
Un nouveau bilan a été annoncé à la même occasion qui fait état de 25 cas avérés dont 5 cas de découvertes d’enfants mutilés et 20 cas de cadavres.
De même que le ministre a rappelé les cinq numéros verts à la disposition de la population pour signaler tout acte suspect.
Les auteurs de ces crimes, qui seraient ordonnés par des «gourous» ou des «marabouts», selon des rumeurs, sont ardemment recherchés par les forces de l’ordre. Pour l’heure, la police essaie de faire évoluer l’enquête avec les trois suspects arrêtés dernièrement.
Dominique Ouattara, la première Dame de la Côte d’Ivoire, a levé le ton pour s’insurger contre ce phénomène. Adressant ses vœux de compassion aux parents des enfants disparus, elle a, entre autres, affirmé qu’«il n’est pas normal que nos enfants vivent avec la menace constante d’être enlevés. Il n’est pas normal, que les parents soient plongés dans l’angoisse à chaque fois que leurs enfants franchissent le seuil de leurs maisons».
La tension est vive à Abidjan où les forces de sécurité sont déployées dans les abords d’établissements scolaires et dans les cybercafés, des lieux jugés «criminogènes».