Human Rights Watch (HRW) dénonce, dans un nouveau rapport publié le 9 octobre, les expulsions illégales des migrants et demandeurs d’asile, perpétrées par les autorités d’Algérie, vers le Niger.
L’ONG de défense des droits humains s’insurge contre le fait qu’Alger n’a pas accordé la possibilité de demander une protection internationale à ces migrants qui sont pour la plupart d’origine subsaharienne et parmi lesquels se trouvent des enfants.
Depuis début septembre, plus de 3 400 personnes ont été renvoyées d’Algérie, et sur l’année, elles sont plus de 16 000, représentant au moins 20 nationalités différentes, selon le rapport. Plusieurs demandeurs d’asile enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) seraient concernés.
Si HRW reconnaît à ce pays d’Afrique du Nord le droit de protéger ses frontières, l’organisation critique par contre les détentions arbitraires et les expulsions collectives.
« L’Algérie a certes le droit de protéger ses frontières mais pas de placer en détention arbitraire et d’expulser collectivement des migrants, dont des enfants et des demandeurs d’asile, en l’absence de procédure régulière », proteste Lauren Seibert, chercheuse spécialiste des droits des réfugiés et des migrants à HRW, cité dans le rapport.
Selon ses propos, « avant d’expulser quelqu’un, les autorités doivent vérifier individuellement son statut concernant l’immigration ou l’asile et s’assurer qu’il fait l’objet d’un suivi judiciaire individuel ».
Dans son document, l’ONG relate des témoignages de plusieurs migrants, depuis leur arrestation dans le pays jusqu’à leur expulsion. En général, ces personnes non désirées sont abandonnées en plein désert, à proximité de la frontière nigérienne.
HRW a rappelé à l’Etat d’Algérie, qu’« en tant que signataires des conventions des Nations unies et de l’Afrique sur les réfugiés et de la convention contre la torture, [il] est tenu de respecter le principe de non-refoulement, qui interdit le retour forcé de toute personne vers des pays où elle pourrait être soumise à la torture ou à des menaces contre sa vie ou sa liberté ».
L’organisation a invité le nouveau régime au pouvoir de veiller à ce que cesse les actions illégales à l’encontre des migrants, tout en appelant à une enquête sur les accusations de mauvais traitements.