Après des ONG qui récemment ont dit craindre une montée des violences à l’approche de l’élection présidentielle en Guinée, prévue pour le 18 octobre prochain, au tour de la Cour pénale internationale (CPI) d’afficher sa préoccupation face à la situation socio-politique qui prévaut dans le pays, dans un communiqué rendu public vendredi 9 octobre.
« Je suis très préoccupée par les récentes informations faisant état de brutalités entre les partisans des divers candidats et d’affrontements violents entre les manifestants et les forces de l’ordre », a fait part Fatou Bensouda, la procureure de la CPI pour qui « ces épisodes récurrents de violences électorales sont déplorables » parce qu’ils « contribuent à perpétuer le cycle de la violence en Guinée ».
« Il est urgent d’y mettre un terme », a martelé Bensouda, condamnant « tout particulièrement les propos incendiaires tenus par certains acteurs politiques dans le cadre de leur campagne électorale, qui ont pour effet d’exacerber les tensions ethniques au sein du peuple de Guinée ».
La magistrate a rappelé le devoir des dirigeants politiques de garantir un processus électoral transparent et pacifique, ainsi que d’empêcher et de dissuader leurs partisans de recourir à la violence, avant et après le scrutin.
« J’appelle au calme et à la retenue de tous les acteurs politiques et de leurs partisans », a-t-elle déclaré, en invitant les candidats à faire recours aux autorités compétentes en cas de différends.
Elle a prévenu que « toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes visés par le Statut de Rome est passible de poursuites devant les tribunaux de la Guinée ou devant la CPI ».
Le président Alpha Condé qui arrive au bout de son deuxième mandat est candidat à sa propre succession, ce que dénonce l’opposition. Pour le pouvoir, la loi fondamentale adoptée en début d’année (lors d’un référendum boycotté par l’opposition) permet au chef de l’Etat de remettre les compteurs à zéro.