Alors que des manifestations se poursuivent dans la capitale économique nigériane, Lagos, l’ONU a fermement condamné l’usage excessif et disproportionné de la force par les forces armées qui a provoqué la mort de plusieurs personnes, particulièrement dans la soirée de mardi 20 octobre.
« Si le nombre de victimes lors de la fusillade d’hier au point de péage de Lekki à Lagos n’est toujours pas clair, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un cas de recours excessif à la force, entraînant des exécutions illégales à balles réelles, par les forces armées nigérianes », a déclaré, mercredi dans un communiqué, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.
« Les rapports selon lesquels les caméras de surveillance et l’éclairage ont été délibérément éteints avant la fusillade sont encore plus inquiétants car, s’ils sont confirmés, ils suggèrent que cette attaque déplorable contre des manifestants pacifiques était préméditée, planifiée et coordonnée », a-t-elle poursuivi.
Mardi, au moins douze personnes ont été tuées par l’armée et la police nigérianes, qui ont ouvert le feu sur deux rassemblements pacifiques, a indiqué, mercredi dans un communiqué, l’ONG Amnesty International.
Des milliers de jeunes manifestent depuis près de deux semaines sur le territoire national. Au départ, ils contestaient contre les violences policières, mais au fur et à mesure, leurs grognes se sont dirigées vers un appel à la démission du président, Muhammadu Buhari.
Bachelet a défendu le droit pour les gens « de se réunir pacifiquement et de protester ». Il revient au gouvernement, selon elle, « de prendre des mesures concrètes pour assurer la réalisation du droit de réunion pacifique ».
Elle a appelé à des « enquêtes immédiates, indépendantes, transparentes et approfondies, non seulement sur les meurtres d’hier soir (mardi), mais aussi sur toutes les violations commises précédemment par les forces de sécurité ». De même qu’elle a invité les autorités nigérianes à « réformer en profondeur » les forces de sécurité.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, qui a condamné également les violences, a exhorté les forces de sécurité « à agir à tout moment avec la plus grande retenue » et les manifestants à faire entendre leur voix pacifiquement en s’abstenant de toute violence.