Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a haussé le ton, ce mercredi 4 novembre, après une attaque contre un camp militaire (fédéral) dans la région de Tigré, au nord du pays, perpétrée par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui aurait tenté, en plus, de piller le commandement.
« La dernière ligne rouge a été franchie avec ces attaques et le gouvernement fédéral est donc contraint à un affrontement militaire », souligne un communiqué du cabinet du chef du gouvernement.
« Les Forces de défense nationale éthiopiennes, sous la direction du haut commandement, ont reçu l’ordre de mener à bien leur mission de sauver le pays et la région de la spirale de l’instabilité », poursuit le document. Les autorités fédérales ont également placé le Tigré en état d’urgence.
Le porte-parole de la cellule de crise mise sur pied par le gouvernement, Redwan Hussein, a expliqué que « l’objectif militaire est, premièrement, de maintenir la loi et l’ordre, ensuite de libérer le peuple tigréen ».
Et d’ajouter, le gouvernement veillera à « impliquer les populations du Tigré dans leur propre libération, à ne pas être des victimes et servir de bouclier » au TPLF qui ne représenterait pas, selon Addis-Abeba, la totalité des habitants de la région.
Le TPLF, parti au pouvoir dans le Tigré, ne reconnaît plus l’autorité de l’Etat fédéral depuis le report des élections régionales et nationales censées se tenir en août dernier. Les leaders de la région ont décidé de tenir unilatéralement des élections dans leur circonscription en septembre, faisant fi de la proposition du Parlement fédéral de prolonger le mandat des députés (nationaux et régionaux), lequel mandat devait expirer en octobre.
Pour le gouvernement fédéral, ces élections régionales organisées à Tigré le 9 septembre et remportées par le TPLF sont « sans base légale » et «nulles et non avenues».
Avec les dernières mesures gouvernementales, d’aucuns craignent des tensions encore plus vives entre Addis-Abeba et le Tigré. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé, mardi 3 novembre, toutes les parties concernées à prendre des mesures urgentes pour calmer les tensions dans le pays et résoudre les problèmes grâce à un dialogue inclusif et pacifique.