Le président sénégalais Macky Sall, réagissant aux manifestations de l’opposition qui ont créé une situation tendue, en fin de semaine dernière à Dakar, a adressé des messages rassurants à la nation et à la classe politique. « Je reste absolument ouvert, (…) ma porte est ouverte y compris à l’opposition», a dit le chef d’Etat sénégalais.
Macky Sall a évoqué cette question lors de la cérémonie de levée des couleurs lundi 02 février. Une manière de répondre à l’appel au dialogue qu’aurait lancé, samedi, l’ancien président Abdoulaye Wade, après le sit-in interdit et réprimé par les forces de l’ordre. «J’ai entendu la main tendue de Maître Wade et je l’accepterai sans souci», a-t-il ajouté en marge de la cérémonie.
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a défié les autorités en organisant ces manifestations déclarées non conformes à la loi par le préfet de Dakar. Le sit-in de samedi a vu la participation de l’ex-chef d’Etat Wade venu, dit-il, protester contre les interdictions récurrentes de manifester. Affrontements avec les policiers et arrestations s’en sont suivis. Parmi les personnes arrêtées et libérées par la suite, plusieurs leaders de l’opposition dont un député.
L’interdiction de manifester devient de plus en plus un souci qui provoque plusieurs réactions, surtout de la part des ONG, comme Amnesty International qui prévient que s’opposer aux marches pacifiques conduit inévitablement le peuple à défier l’autorité.
Mais du côté du pouvoir, l’on continue à se défendre. Seydou Guèye, le porte-parole du parti présidentiel, déclare qu’«il est aussi de la responsabilité de l’Etat de garantir la stabilité, la paix sociale et la tranquillité pour l’ensemble des citoyens ».
Quant au président, il a exhorté, lors de la cérémonie, de «ne pas créer des confusions entre les choses qui relèvent de l’exécutif, de l’Assemblée nationale et de la justice». Abdoulaye Wade est accusé de n’être préoccupé que par le sort de son fils Karim emprisonné pour détournement de fonds.