Le président du Tigré, région du Nord de Ethiopie, a revendiqué ce dimanche 15 novembre, les tirs de roquettes lancées la veille, contre Asmara, la capitale de l’Erythrée frontalière, accusée de soutenir les forces éthiopiennes dans leur combat avec les troupes tigréennes.
« Les forces éthiopiennes utilisent (…) l’aéroport d’Asmara » pour faire décoller les avions qui bombardent le Tigré et interviennent militairement dans les combats », a fait savoir Debretsion Gebremichael, précisant que les troupes du Tigré «combattent les forces érythréennes depuis quelques jours sur plusieurs fronts».
«Que les attaques partent d’Asmara ou de Bahir Dar (…) il y aura des représailles, nous tirerons des missiles sur des cibles choisies, en plus des aéroports », avait déjà mis en garde, le porte-parole du Commandement central du Tigré, Getachew Reda.
Asmara et le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région dissidente du Tigré, entretiennent de mauvaises relations. L’Ethiopie et l’Erythrée étaient des ennemis à l’époque où cette formation politique était au pouvoir à Addis-Abeba. C’est avec l’arrivée d’Abiy Ahmed en 2018, en tant que Premier ministre, que les relations se sont apaisées entre les deux pays.
Or, l’opération militaire au Tigré a été ordonnée le 4 novembre dernier par Abiy Ahmed. La région est accusée de tenir tête au pouvoir central d’Addis-Abeba.
Le premier Ministre a indiqué récemment que les affrontements «cesseront dès que la junte criminelle sera désarmée, une autorité légitime rétablie dans la région et les fugitifs arrêtés et traduits en justice ».
Les autorités d’Erythrée n’ont pas encore réagi aux déclarations de Gebremichael. Plusieurs observateurs ont déjà exprimé leurs craintes de voir ces combats en Ethiopie toucher et déstabiliser toute la région de la Corne de l’Afrique.