L’ex-président burundais, Pierre Buyoya a démissionné de son poste de Haut représentant de l’Union africaine (UA) au Mali et au Sahel, après avoir été condamné par contumace à la prison à perpétuité par la justice burundaise, en octobre dernier, pour assassinat de son successeur Melchior Ndadaye.
Si l’information ne circule que maintenant sur cette démission, l’ancien dirigeant burundais avait rendu son tablier il y a déjà une dizaine de jours, selon certaines sources qui expliquent que Buyoya, qui réside au Mali depuis huit ans, s’est libéré de ses responsabilités pour mieux préparer sa défense.
La Commission de l’Union africaine (UA) aurait accepté sa démission, tout en saluant son travail accompli au nom de l’organisation depuis octobre 2012.
Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu et premier hutu à accéder au pouvoir, avait été assassiné en octobre 1993 lors d’un coup d’Etat militaire ayant entraîné jusqu’en 2006 une guerre civile dans le pays, qui s’est soldée par 300.000 morts.
Buyoya a toujours nié les faits qui lui sont reprochés et clamé son innocence. Il avait dénoncé un « procès politique » mené à son encontre « de manière scandaleuse en violation de toutes les règles de droits ».
Il a été condamné à l’instar d’une vingtaine de ses proches collaborateurs, précisément pour «attentat contre le chef de l’Etat, attentat contre l’Etat et attentat tendant à porter le massacre et la dévastation».
Depuis la prononciation du verdict de la justice du Burundi, l’UA n’a fait aucune déclaration officielle. Comme quoi, la condamnation de son représentant l’a mis probablement dans un embarras.
Il y a deux ans, lorsque le Burundi avait émis un mandat d’arrêt international contre Buyoya, l’organisation panafricaine avait invité les autorités de Gitega de «s’abstenir de toute mesure de nature à compliquer la recherche d’une solution consensuelle» dans le pays. Une exhortation qui n’a vraisemblablement pas trouvé une oreille attentive au Burundi.