Treize pays africains et un réseau international d’institutions de recherche scientifique ont annoncé ce mardi, le lancement d’une étude clinique, baptisée Anticov, consistant à identifier des traitements susceptibles de soigner des patients atteints d’une forme légère ou modérée de Covid-19.
«Le Consortium Anticov est un partenariat large qui réunit des scientifiques africains et des partenaires internationaux en R&D pour répondre à un besoin médical urgent et non satisfait. La coopération est la seule façon de fournir des réponses scientifiques solides à ces questions», explique Nathalie Strub-Wourgaft, directrice en charge de la réponse Covid-19 de l’initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDI), une organisation de recherche indépendante qui coordonne le réseau d’institutions impliquées dans l’étude.
Ce programme de recherche 100% africain devrait avoir la particularité de répondre aux situations propres au contexte du continent. Il sera mené sur 19 sites répartis entre le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, le Kenya, le Mali, le Mozambique, l’Ouganda, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC) où l’Anticov a déjà démarré.
Quelques 2.000 à 3.000 patients non hospitalisés atteints d’une forme légère ou modérée de Covid-19 participeront à l’essai clinique. Il sera question de tester des médicaments déjà sur le marché (comme ceux utilisés pour le traitement du paludisme, du VIH, de l’hépatite C…) pour des raisons de gain de temps. Plusieurs traitements seront simultanément utilisés et les moins inefficaces seront au fur et à mesure éliminés.
L’étude bénéficiera, entre autres, de financements allemands, suédois et suisses. En cas de succès, l’Afrique pourrait être en mesure d’éviter que les cas légers de Covid-19 deviennent sévères et nécessitent une hospitalisation, et réussira à désengorger ses systèmes de santé qui ont du mal à faire face à la pandémie.