L’ancien président de la Tunisie, Moncef Marzouki est l’un des rares hommes politiques maghrébins à avoir osé dire les quatre vérités aux dirigeants algériens en dévoilant au passage, leur vrai visage dans le conflit du Sahara et leur rôle dans le blocage du projet unioniste maghrébin.
Le dirigeant tunisien auquel le projet du Grand Maghreb Arabe uni tient à cœur, n’est pas non plus allé par quatre chemins pour mettre à nu le parti-pris de l’Algérie dans le conflit du Sahara qui a été crée de toutes pièces à l’époque du défunt Houari Boumediene, pour affaiblir le voisin marocain et s’approprier le leadership dans la région.
«Nous ne pouvons pas prendre en otage 100 millions de citoyens du Maghreb à cause de quelque 200.000 séparatistes sahraouis alors qu’ils se retrouvent renforcés et honorés au sein d’une Union maghrébine et sous l’autonomie de l’État marocain», a souligné Moncef Marzouki dans une interview accordée au quotidien arabe Al Quds Al Arabi, basé à Londres.
Pour cet homme qui déborde de sagesse, «la seule solution politique possible à la question du Sahara» réside dans la proposition marocaine d’une autonomie pour la partie contestée du Sahara, mais les dirigeants d’Alger ont toujours refusé d’en débattre.
Bien au contraire ils font tout pour saborder cette option tout en pressant le Polisario à s’en tenir à la seule option désuète d’un «référendum d’autodétermination», que même l’ONU et le Conseil de Sécurité ont banni de leur langage il y a déjà des années.
«Nous avons été, malheureusement, otages d’un groupe du régime contre lequel le peuple algérien s’est révolté. Et mon grand espoir est que la nouvelle génération de dirigeants algériens que le mouvement et la démocratie apporteront, cherchera à mettre fin à ce problème et à construire l’Union du Grand Maghreb, qui ne se fera pas avec le Polisario et la partition du Maroc ».
«Nous voulons unifier les pays et ne voulons pas diviser, nous sommes contre la partition. Car si on accepte cela, qu’est-ce qui empêchera demain des revendications de partition de l’Algérie ou de la Tunisie? », s’est encore interrogé l’ancien président tunisien.