L’Assemblée nationale du Tchad a adopté, jeudi 3 décembre, le projet de loi portant réforme de la Constitution du 4 mai 2018, qui prévoit un poste de vice-président de la République, au grand dam de ceux qui s’y opposent depuis près de deux mois.
Le texte, approuvé par 145 voix sur 155, stipule que « le Vice-président est nommé par le Président de la République », il « supplée et représente le Président (…), exerce les pouvoirs et prérogatives qui lui sont délégués par le Président ».
Par contre, « en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif, les attributions du Président de la République sont provisoirement exercés par le Président du Sénat », précise le document.
La réforme de la loi fondamentale est issue des résolutions sorties du 2e forum national inclusif tenu à N’Djamena en octobre dernier, qui avait rassemblé les partis de la majorité présidentielle et des représentants de la société civile proches du pouvoir. Les partis d’opposition et les organisations de défense des droits humains avaient brillé par leur absence.
Sans surprise, l’Assemblée nationale, largement dominée par la majorité au pouvoir, a entériné les réformes proposées, parmi lesquelles figurent aussi la création du Sénat, la réduction de l’âge de candidature à l’élection présidentielle de 45 à 40 ans, la réhabilitation de la Cour des comptes.
Les adversaires au projet de loi estiment que la mise en place du poste de Vice-président ne servira qu’à répondre aux intérêts du président Idriss Deby qui a été récemment promu Maréchal et a fêté, le 1er décembre dernier, ses 30 ans au pouvoir. La nouvelle mouture de la Constitution sera promulguée prochainement par le chef de l’Etat.