Au Burkina, après d’intenses tractations, le régiment de sécurité présidentielle (RSP) a renoncé, jeudi, à réclamer la démission du Premier ministre Yacouba Isaac Zida. De même, le chef du gouvernement a promis ne plus démanteler le RSP dont il avait demandé la dissolution pure et simple en décembre dernier.
Ce compromis met fin à la crise qui a failli fragiliser le régime de transition en place. La crise a démarré mercredi avec la demande des membres de la garde présidentielle, réclamant le départ de Zida accusé de ne pas avoir honoré ses promesses faites au RSP.
Ce corps de garde anciennement dédiée à la protection de l’ex-président Blaise Compaoré, et dont Zida était le numéro deux, a donc obtenu gain de cause, mais pas sur l’ensemble des revendications, du moins pour l’instant. Apparemment, sa réclamation de remplacer l’actuel chef d’état-major particulier de la présidence, un proche de Zida récemment nommé, n’a pas encore trouvé une suite favorable.
Parmi les résolutions sorties des pourparlers visant à régler la crise, la mise en place d’un comité devant réfléchir sur le rôle et les nouvelles attributions à assigner au RSP. Ce régiment pourrait être rebaptisé selon ses nouvelles missions.
Si les autorités se sont contentées du statu quo, il n’en est pas de même de la société civile burkinabè qui réclame depuis longtemps la dissolution de ce RSP. «Le Balai citoyen» a appelé à une manifestation à Ouagadougou, samedi, pour réclamer son démantèlement.
Amnesty International avait déjà aussi appelé à la disparition de ce corps d’élite qu’il reproche d’avoir sévèrement réprimé les manifestations qui ont conduit à la chute du président Blaise Compaoré le 31 octobre dernier. Pour l’ONG, les membres du RSP devaient répondre de leurs actes devant la justice.