Le ministre adjoint des Affaires étrangères de l’Ethiopie, Redwan Hussein, a reconnu mardi qu’une équipe de l’ONU a été ciblée par des tirs des forces pro-gouvernementales dimanche dans la région dissidente du Tigré au nord du pays.
Les membres de cette équipe «ont forcé deux barrages pour se rendre rapidement dans des zones où ils n’étaient pas censés aller et où il leur avait été dit de ne pas y aller (…) au moment où ils allaient franchir le troisième, ils ont essuyé des tirs et ont été arrêtés», a expliqué Redwan Hussein, assurant qu’ils sont «désormais libres».
Ce responsable, également porte-parole de la cellule de crise gouvernementale pour le Tigré, a profité de cette occasion pour donner quelques précisions relatives à un accord passé la semaine dernière entre les autorités d’Addis-Abeba et les organisations humanitaires.
Si ces organisations ont salué l’annonce d’un accès humanitaire «sans restriction», le ministre a martelé qu’«un accès sans restriction à n’importe quel coin d’Ethiopie, ça n’existe pas», précisant que « l’accès donné aux Nations unies entre dans un cadre élaboré par une nation souveraine et coordonné par le gouvernement».
L’assistance humanitaire doit être «conduite et coordonnée par le gouvernement éthiopien. Aucune entité, multilatérale ou unilatérale ne peut supplanter la responsabilité du gouvernement éthiopien», a-t-il martelé, ajoutant que «nous n’autorisons pas les partenaires à faire cavalier seul».
L’armée fédérale avait été envoyée au Tigré depuis le 4 novembre pour en chasser les dirigeants de la région, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF). Selon les propos du porte-parole, la fin des opérations militaires, conditionnée par l’arrestation des cadres du TPLF, pourraient encore prendre des semaines.
Entre temps, la situation humanitaire et sécuritaire dans la région du Tigré qui est privée d’approvisionnement depuis plus d’un mois de conflit, «est de plus en plus critique», a prévenu mardi à Genève, le porte-parole du Haut Commissariat au Réfugiés (HCR), Babar Baloch, estimant qu’il est «vital que les organisations humanitaires soient en mesure d’assister rapidement les gens, en accord avec les règles universelles d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance opérationnelle».