Les médecins tunisiens sont en colère depuis la mort, le 4 décembre dernier à Tunis, d’un jeune médecin de 26 ans qui a fait une chute de 5 mètres dans une cage d’ascenseur, au terme d’une garde de 24 heures à l’hôpital.
Ce mardi 8 décembre, près de 10.000 blouses blanches ont défilé dans les rues de Tunis et d’autres villes du pays, pour réclamer une réforme profonde du système de la santé publique qui serait victime de sous-financements, de mauvaise gestion, de corruption, de l’état défectueux du matériel, voire d’une fuite des cerveaux à l’étranger.
Les médecins tunisiens ont dénoncé les conditions de travail et la détérioration des équipements qui seraient devenues insupportables, affirmant que l’état du système de santé est «scandaleux».
Ils exigent des mesures d’urgence dont la mise en place d’une instance de sauvetage de l’hôpital public, une hausse importante du budget du ministère de la Santé et la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption qui gangrènent le secteur.
Si le ministre de la Santé a procédé à une série de limogeages de responsables hospitaliers après le décès du jeune médecin, les médecins lui demandent, lui-même aussi, de rendre le tablier.
Ils ont appelé, dans ce cadre, le chef du gouvernement à coordonner avec eux directement, sans la participation du ministre, pour ce qui des décisions relatives au secteur de la santé.
Certains médecins brandissent la menace selon laquelle le corps médical ne décolérera pas « jusqu’à ce que les choses changent ». Des professionnels paramédicaux et des pharmaciens, entre autres, se sont joints au mouvement des blouses blanches.