La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé la semaine dernière à Ouagadougou, de «poursuivre les discussions avec les promoteurs du projet du Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) en vue de la conclusion d’un Mémorandum d’entente (MoU)» devant conduire à une fusion avec son propre Projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Wagpep).
En mettant de côté le vieux projet du gazoduc transsaharien Nigéria-Algérie, les experts de la CEDEAO ont infligé un nouveau retentissant revers aux dirigeants d’Alger qui n’ont pas encore digéré le coup fatal de la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental par les Etats-Unis, première puissance mondiale et membre influent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les deux frères-ennemis maghrébins se livrent depuis peu une nouvelle bataille pour rallier le Nigeria à leurs projets de gazoduc devant relier l’Afrique de l’Ouest à l’Europe via l’espace maghrébin.
Pour barrer le chemin au projet Nigeria-Maroc en cours d’étude, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum s’est spécialement déplacé le mois dernier à Abuja, pour relancer le projet de gazoduc de son pays avec le Nigeria, mais il est revenu bredouille.
Le Département en charge de l’Energie et des mines de la CEDEAO a tenu les 9 et 10 décembre 2020 à Ouagadougou (Burkina Faso), une réunion des experts qui ont recommandé une fusion du Projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Wagpep) avec le projet du Gazoduc Maroc-Nigeria qui profitera à une dizaine de pays ouest-africains.
L’objectif de cette rencontre, indique un communiqué de CEDEAO, est «d’aboutir à l’étude détaillée d’un projet unique de gazoduc en Afrique de l’Ouest».
D’ailleurs, le groupe pétrolier et gazier algérien «SONATRACH» n’a pas été invité a cette réunion qui a vu en revanche la participation de la Société nationale des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), de la Nigerian national petroleum corporation (NNPC), de l’Autorité du gazoduc de l’Afrique de l’ouest (Agao), de la Société du gazoduc de l’Afrique de l’ouest (WAPCo), de l’Unité de préparation et de développement des projets d’infrastructures de la CEDEAO (PPDU) ainsi que des représentants des 15 pays de la CEDEAO et de l’UEMOA.