Le Nigeria a procédé mercredi, à la réouverture de quatre postes-frontières, notamment avec le Cameroun, le Bénin et le Niger, soit près d’une année et demie après leur fermeture décidée unilatéralement par Abuja pour combattre la contrebande, a annoncé mercredi, le ministre des Affaires étrangères, puis la présidence.
Il y a environ une semaine, le président Muhammadu Buhari avait déjà évoque cette démarche de rouvrir les frontières du pays, estimant que les pays voisins sont désormais mieux alertés par rapport à la question de la contrebande.
« Lors de ma rencontre avec les gouverneurs d’Etat (…), j’ai expliqué que la fermeture des frontières terrestres du Nigeria était en partie une tentative de contrôler la contrebande d’armes et de drogues (…) Maintenant que le message est passé avec nos voisins, nous envisageons de rouvrir les frontières, dès que possible», avait-il déclaré.
Toutefois, en dépit de cette réouverture, Abuja maintient une interdiction d’importation d’un certain nombre de produits, particulièrement le riz et la volaille.
Selon des témoignages, des scènes de joie ont été observées chez les populations des zones frontalières dans les pays concernés par la décision nigériane. Certains commerçants aux frontières auraient même fait des déplacements au Nigeria pour s’assurer que la voie est effectivement libre.
La fermeture des frontières nigérianes a provoqué d’énormes pertes financières chez les exportateurs et les petits marchands des pays voisins.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait dénoncé la démarche nigériane, estimant qu’elle violait le Protocole d’accord relatif à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire ouest-africain, dont le Nigeria fait partie.
Les autres frontières rouvriront d’ici la fin de l’année, ont promis les autorités d’Abuja. Soulignons que cette réouverture des frontières intervient environ un mois après la ratification par le Nigeria de son adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui entre en vigueur au courant de l’année 2021.