De plus en plus d’hommes politiques et d’anciens hauts dirigeants des pays maghrébins montent au créneau ces derniers jours, pour dénoncer le diktat qu’imposent depuis des décennies, les dirigeants de l’Algérie à leurs voisins maghrébins.
Dès que les généraux de l’armée algérienne se sentent visés de l’extérieur, ils mobilisent tous les moyens à leur disposition, pour faire taire les voix qui les critiquent.
Les derniers cas en date sont ceux de l’ancien Chef de l’Etat tunisien Moncef Marzouki et de l’ex-ministre tunisien des affaires étrangères, Ahmed Ounaies qui ont critiqué le rôle de l’Algérie dans l’affaire du Sahara et son soutien au «Polisario» qui ne doit sa survie qu’au soutien inconditionnel de l’Etat algérien.
L’ex-président tunisien reproche au régime algérien d’avoir paralysé le projet de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) et de faire perdurer le conflit artificiel autour du Sahara marocain.
Dans ses déclarations, Marzouki affirme notamment que les habitants des camps de Tindouf sont les «otages d’un mauvais choix du régime algérien», soulignant que les Sahraouis de Tindouf «n’ont aucun avenir dans le cadre de la prose algérienne qui parle d’une guerre de libération contre l’occupation marocaine et évoque un Etat sahraoui».
Pour Merzouki «il faut sortir de cette prose car elle est fausse et hypothèque leur avenir», assurant que «ces Sahraouis courent derrière une patrie qui n’existera jamais, car cela conduira à une guerre féroce dans la région, dont personne n’échappera».
De son côté, l’ancien Chef de la diplomatie tunisienne, Ounaies a accusé les dirigeants vert-kaki de l’Algérie d’hypothéquer le projet tant souhaité de l’UMA qu’ils ont tué dans l’œuf. Il a aussi critiqué le rôle de l’Algérie dans la persistance du conflit du Sahara et son attitude critique à l’égard du récent rapprochement entre le Maroc et Israël suite à la proclamation par les Etats-Unis de leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
D’ailleurs l’ambassadeur algérien à Tunis, Azzouz Baalal a été sommé mardi 15 décembre, de prendre immédiatement attache avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi pour lui signifier le mécontentement d’Alger contre les propos d’Ahmed Ounaies.
Même en Mauritanie des hommes politiques ayant pignon sur rue, n’hésitent plus à dénoncer la politique malveillante du régime algérien dans l’affaire du Sahara, son soutien au Polisario et la paralysie du projet maghrébin.
Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie se retrouve aujourd’hui complètement isolée à cause des maladresses de ses hauts dirigeants.