La Russie a démenti lundi une annonce faite la veille par le gouvernement centrafricain relative à l’envoi, dans ce pays africain, de soldats russes pour sécuriser les élections du 27 décembre prochain.
« Nous n’envoyons pas de troupes, nous respectons toutes les exigences des résolutions de l’ONU », a affirmé Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, tout en précisant que « nous avons naturellement des gens là-bas, en vertu de nos accords avec le gouvernement centrafricain, de nos accords sur la formation de cadres et le travail de nos instructeurs ».
Pourtant, le porte-parole du gouvernement centrafricain, Ange Maxime Kazagui, a évoqué dimanche l’expédition de « plusieurs centaines » de soldats russes et d’équipements lourds dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, ainsi que l’envoi de « plusieurs centaines » de soldats rwandais qui seraient déjà sur le terrain.
Pour les autorités centrafricaines, ces troupes étrangères devraient aider à maitriser une offensive lancée par des groupes rebelles sur plusieurs axes en direction de Bangui la capitale, en complicité avec l’ancien président François Bozizé. Le gouvernement a d’ailleurs accusé ce dernier de « tentative de coup d’Etat », ce que son parti a dénoncé.
Le climat politique dans le pays reste tendu. La France, la Russie, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Banque mondiale ont, dans un communiqué commun diffusé dimanche, appelé l’ex-dirigeant Bozizé et les groupes armés à déposer immédiatement les armes.
La Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) a assuré que la situation est sous contrôle après le début de cette offensive de rebelles.
Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement dans le pays, l’opposition a demandé dimanche un report des élections, mais le pouvoir ne l’entend pas de cette oreille. Le président Faustin-Archange Touadéra est candidat pour un deuxième mandat et le favori du scrutin.