La Commission internationale sur le Mali, mise sur pied par l’ONU a transmis aux membres du Conseil de sécurité un rapport dans lequel elle accuse l’armée malienne de «crimes de guerre» et plusieurs groupes armés de «crimes contre l’humanité».
Cette commission, créée en janvier 2018, a enquêté sur la période 2012-2018 et a mis en exergue quelque 140 cas où des crimes ont été commis, avec à l’affiche des milliers de victimes (morts, blessés, torturés, déplacés…).
Parmi ces crimes figurent ceux perpétrés contre des membres des communautés touareg et arabe, associés «aux rebelles indépendantistes et aux groupes djihadistes». Il s’agit de trois gendarmes touaregs, seize prêcheurs arabes et une quinzaine de personnes suspectées d’être membres d’un groupe djihadiste ont été également assassinés entre 2012 et 2013.
Les militaires s’en sont aussi pris à la communauté Peuls, voulant traquer un groupe jihadiste dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa en 2015.
« Le 2 mai (…) plusieurs personnes principalement des hommes peuls » ont été arrêtées dans les villages de Monikani et Douna par les soldats,avant d’être conduits au camp de Sévaré et «violemment frappés» pour les forcer à admettre qu’ils font partie des groupes armés extrémistes, souligne le rapport. Trois de ces hommes ont été tués à cette occasion.
La Commission pointe également du doigt des ex-rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des groupes armés pro-gouvernementaux (Gatia et MAA-Plateforme), signataires de l’accord de paix, qui seraient responsables de «crimes de guerre».
La milice Dan Nan Ambassagou qui défend les Dogons et des groupes armés jihadistes seraient auteurs de «crimes contre l’humanité», ajoute la Commission onusienne qui recommande dans son rapport, la création d’une cour spécialisée dans les crimes internationaux.