Le nouveau gouvernement du Premier ministre tunisien Habib Essid, qui regroupe plusieurs formations politiques, est entré en fonction vendredi après avoir prêté serment, finalisant ainsi le long processus démocratique qui a débuté il y a de cela plusieurs mois.
Ce nouveau gouvernement, marqué par la présence de ministres aux obédiences politiques différentes et de technocrates, a pu décrocher la confiance de l’Assemblée, à une large majorité des voix des parlementaires. Sur les quelque 217 députés tunisiens, 166 d’entre eux se sont prononcés en faveur de ce deuxième gouvernement proposé par Habib Essid.
L’exécutif tunisien présente l’avantage de regrouper cinq formations politiques dont le vainqueur des législatives Nidaa Tounès et son rival, le parti islamiste Ennahda, ainsi que plusieurs technocrates.
D’après certains spécialistes, la principale nouveauté de ce second gouvernement Essid est l’attribution de postes ministériels au parti islamiste Ennahda, ainsi qu’à un petit parti libéral, Afek Tounès, qui dispose de huit sièges à l’Assemblée, chose qui n’avait pas été faite lors de la constitution du premier gouvernement.
Le parti islamiste dirigé par Rachid Ghannouchi n’a par ailleurs décroché qu’un seul poste ministériel, ce qui conforte encore plus la thèse selon laquelle il s’agit d’une participation symbolique et non pas d’une alliance avec le vainqueur des élections, le parti Nidaa Tounès.
Après avoir reçu l’accord de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le Premier ministre Essid a également été félicité vendredi durant une cérémonie de passation du pouvoir par son prédécesseur Mehdi Jomaa. L’ancien premier ministre a d’ailleurs présenté, durant un long discours, la situation à laquelle était confronté son gouvernement en faisant le parallèle avec celui d’Habib Essid. Pour clôturer son allocution, M. Jomaa s’est félicité de la transition démocratique réussie de son pays et des défis auxquels les tunisiens ont dû et doivent faire face.