Le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (GTDA) a exigé des autorités gabonaises de libérer Brice Laccruche Alihanga, ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo, ainsi que les quatre autres personnalités arrêtées dans le cadre de l’opération Mamba, il y a une année, a annoncé samedi, leur avocat, Me Anges Kevin Nzigou, lors d’une conférence de presse tenue à Libreville.
A l’issue d’un examen minutieux du dossier de la défense et après une procédure contradictoire avec le gouvernement, le Groupe de travail a estimé que «les simples affirmations du gouvernement selon lesquelles des procédures légales ont été suivies ne suffisent pas pour réfuter les allégations de la source (les avocats de la défense)», selon son rapport cité par l’avocat.
L’institution onusienne relève les conditions de détention extrêmement mauvaises dans le pays et l’absence d’un examen judicaire individualisé des circonstances de chacune des personnes concernées pour justifier leur détention. Les cinq détenus sont accusés, entre autres, de détournements de fonds publics.
«Sans un tel contrôle, leur détention préventive n’a pas été correctement constituée et manque donc de base juridique. Pour ces raisons, le GTDA conclut que la détention des cinq personnes susmentionnées n’a aucun fondement juridique», indique le groupe de travail.
Il considère aussi que « la détention au-delà des délais légaux, et sans le renouvellement requis, constitue une violation de l’article 9 du Pacte, qui prévoit que nul ne peut être privé de sa liberté, si ce n’est pour des motifs et conformément à la procédure prévue par la loi ».
Me Anges Kevin Nzigou a exhorté le gouvernement à respecter le jugement énoncé par le GTDA. Cet organe de la Commission des droits de l’homme de l’ONU avait rendu le 27 novembre dernier, un avis estimant que la détention des personnalités en cause était arbitraire et avait exigé leur libération sans condition.