L’Ecole de guerre de Kinshasa (EGK), tel est le nom de l’établissement inauguré mardi par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi.
Fruit de la coopération militaire entre la RDC et la France, l’école formera des officiers de l’armée et de la police qui seront déployés, à l’issue de la formation, dans les états-majors pour des questions relatives à la stratégie, la sécurité et la défense.
La RDC traverse une situation d’insécurité depuis plusieurs années, particulièrement dans sa partie Est où des groupes armés multiplient des violences contre des civils, malgré le déploiement de l’armée et la présence, dans le pays, de la Mission de l’ONU pour la RDC (MONUSCO).
La dernière attaque rebelle remonte d’ailleurs à la nuit de lundi à mardi où au moins 22 civils ont été tués à Mwenda, un village du territoire de Beni (Est du pays). Elle a été attribuée au groupe armé d’origine ougandaise, les Forces démocratiques alliés (ADF).
Le président Tshisekedi avait promis, lors de son accession au pouvoir, en janvier 2019, de ramener la paix dans cette zone du territoire national. Il a nommé le général de Brigade Godefroid Muland Nawej comme commandant de l’EGK.
L’ouverture de l’EGK est saluée par le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits humains qui accuse souvent les membres forces armées (FARDC) d’exactions.
« La mise en place d’une école de guerre va permettre davantage de former les officiers et de les équiper en termes de connaissances et de savoir-faire de manière à avoir un meilleur niveau de commandement et de contrôle sur les troupes. Il est important d’assurer la discipline dans les troupes et ce qui permettra (…) d’avoir une influence aussi sur le niveau de respect des droits de l’Homme », a déclaré le directeur du Bureau en RDC, Abdoul Aziz Tioye.
Mais pour le président de la société civile en Ituri (province du Nord-Est du pays), ce qui est important « dans l’immédiat » c’est « une intervention rapide et urgente afin de mettre fin aux massacres de la population en Ituri ». « L’école de guerre va commencer à former les gens pendant que l’Ituri est déjà vidée de sa population » ?, s’est interrogé Dieudonné Lossa Dhekana.