Le géant américain des réseaux sociaux, Facebook a annoncé, lundi dans un communiqué, avoir démantelé en Ouganda, un réseau de faux profils lié au ministère de l’information et destiné à diffuser des messages de nature à perturber le débat public.
Cette mesure est intervenue à quatre jour de la présidentielle prévue pour le 14 janvier prochain. «Etant donné l’imminence des élections en Ouganda, nous avons agi rapidement pour enquêter et démanteler ce réseau», fait savoir Facebook, par la voix de sa responsable communication pour l’Afrique sub-saharienne, Kezzia Anim-Addo.
L’entreprise américaine explique avoir « découvert que ce réseau était lié au Government Citizens Interaction Center du ministère des technologies de l’information et des communications en Ouganda ».
Les faux comptes découverts travailleraient de manière à influer sur le débat public en amont du scrutin. «Ils utilisaient de faux comptes ou des comptes dupliqués pour gérer des pages, commentaient le contenu d’autres personnes, se faisaient passer pour des utilisateurs, partageaient des contenus dans des groupes pour les faire apparaître plus populaires qu’ils n’étaient», explique la responsable de Facebook.
La ministre ougandaise de l’information, Judith Nabakooba, a refusé de faire tout commentaire avant de mieux comprendre la situation à son niveau.
«Honte aux forces étrangères qui pensent qu’elles peuvent installer un régime fantoche en Ouganda en désactivant les comptes en ligne des partisans du NRM », le parti au pouvoir, a réagi pour sa part le conseiller en communication du chef de l’Etat, Don Wanyama, dont les comptes Facebook et Instagram ont été fermés.
Toutefois, les comptes du président Yoweri Museveni n’ont pas été censurés pour le moment. Ce dernier, 76 ans, est candidat à sa propre succession après plus de 30 ans au pouvoir. Il affrontera une dizaine de candidats dont le député et célèbre musicien Bobi Wine, 38 ans, candidat largement apprécié par la jeunesse ougandaise.