«Le Polisario doit être conscient que la question de l’existence d’un État sahraoui indépendant n’est pas réalisable sur le terrain», a déclaré l’ambassadeur de la république fédérale d’Allemagne à Rabat, Götz Schmidt-Bremme, appelant l’Algérie à «cesser de nourrir de telles demandes».
Dans un entretien vidéo publié mardi par le site-web marocain «Hespress.com», le diplomate allemand a indiqué que le conflit territorial autour du Sahara, qui dure depuis plus de quarante ans, a maintenant «muri pour être résolu».
Il a précisé avoir abordé avec David Fischer, ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, la question du Sahara ainsi que la décision du président américain, Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
«L’approche américaine cherche parfois une solution qui diffère de l’approche allemande ou européenne de ce conflit», a relevé Götz Schmidt-Bremme, mais a-t-il dit, il «est difficile de trouver une solution plus réaliste et plus fiable» que le projet d’autonomie proposé par le Maroc et qui «reste la solution la plus réaliste et la plus pratique».
L’ambassadeur d’Allemagne a par ailleurs affirmé que la situation du Front Polisario est aujourd’hui «difficile» après avoir reçu récemment deux revers successifs, à savoir : les événements du poste-frontière d’El Guerguerate et la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara Occidental.
Le diplomate allemand suggère au Maroc et au Polisario à s’asseoir à la même table pour rechercher une solution de compromis «dans le cadre de l’initiative marocaine» d’autonomie.
«Le refus persistant du Front Polisario de négocier sur cette base pourrait constituer un danger pour la région en raison de la propagation de l’extrémisme violent», a prévenu Götz Schmidt-Bremme.
En réponse à une question sur les investissements allemands dans les provinces sud du Royaume, l’ambassadeur allemand a indiqué que le gouvernement de son pays n’impose aucune restriction ni directive aux entreprises allemandes concernant les régions dans lesquelles elles devraient investir, précisant que des entreprises allemandes sont déjà présentes dans cette région.
«Il n’y a pas de décision officielle allemande ou dans le cadre de l’Union européenne (UE) appelant au boycott des investissements dans le Sahara marocain », a-t-il assuré, rappelant que «le partenariat entre le Maroc et l’UE inclut également les régions du sud du Royaume».