Des affrontements tribaux et des attaques de milices enregistrés depuis samedi à El Geneina, la capitale de l’Etat soudanais du Darfour-occidental, ont fait au moins 48 morts et 97 blessés.
« Les événements sanglants se poursuivent toujours dans la ville d’El Geneina depuis samedi matin, ils ont fait environ 48 morts et 97 blessés selon nos statistiques », a déclaré le Comité des médecins de l’Etat du Darfour-occidental cité dimanche par l’Agence de presse officielle soudanaise (SUNA).
Selon des témoignages, les affrontements ont eu lieu entre la tribu Al-Massalit et les nomades arabes, et des milices armées favorables aux nomades arabes ont par la suite attaqué la ville, incendiant plusieurs habitations.
Un couvre-feu a été décrété par les autorités locales. Pour leur part, les autorités centrales ont envoyé une délégation de « haut rang » sur place « pour suivre l’évolution de la situation » et rétablir le calme. Cette équipe est composée du procureur général Taj Al-Sir Ali Al-Hebr (chef de file) et des représentants des organes sécuritaires, militaires et judiciaires.
Ces violences surviennent alors que la fin du mandat de la mission de paix conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) a été annoncée le 31 décembre dernier, après 13 ans d’activités.
Depuis le 1er janvier, les 8.000 militaires, policiers et civils de la mission devaient progressivement quitter le pays. La Minuad avait affirmé que c’est au gouvernement soudanais d’assumer la responsabilité de protéger les civils dans la région.
Mais les habitants du Darfour s’étaient montrés inquiets à l’annonce du retrait des casques bleus, compte tenu de la recrudescence des affrontements tribaux dans la région depuis fin décembre.
Le Darfour est toujours à la recherche de la paix, depuis le conflit déclenché en 2003 entre les forces loyales au régime de Khartoum et des insurgés, qui a déjà fait quelque 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés.
Le gouvernement soudanais et les représentants du Front révolutionnaire du Soudan, une alliance de cinq groupes rebelles, ont signé, en octobre dernier à Juba (capitale du Soudan du Sud), un accord de paix historique devant mettre un terme à cette guerre meurtrière.