Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi s’est exprimé mardi face aux manifestations des jeunes, tenues depuis la fin de la semaine passée dans différents villes du pays, à l’occasion du dixième anniversaire de la chute du président Zine el Abidine Ben Ali en janvier 2011 occasionnée par un soulèvement populaire.
Pour la jeunesse tunisienne, la crise sociale reste encore profonde, le chômage frappe de plein fouet, et la pauvreté a été accentuée par les impacts de la pandémie de Covid-19. Certains slogans lancés pendant les manifestations réclament carrément la démission du gouvernement actuel.
Le chef du gouvernement a qualifié la «colère» des jeunes de « légitime ». «La crise est réelle et la colère est légitime et les protestations aussi», a-t-il déclaré lors d’un discours télévisé, assurant que « votre voix est entendue et le rôle du gouvernement est de transformer vos revendications en réalité».
Toutefois, Mechichi, également ministre de l’intérieur par intérim, a déploré les violences qui ont émaillé ces manifestations, soulignant que le droit de manifester « ne doit pas se transformer en droit de piller, voler ou casser ». La « violence est inacceptable et nous y ferons face avec la force de la loi », a soutenu le Premier ministre.
Le président Kais Saied avait déjà appelé les jeunes à éviter à s’en prendre aux personnes et aux biens dans leur défense du « droit au travail, à la liberté et à la dignité ».
Le ministère de l’Intérieur avait fait état lundi dernier, de plus de 600 arrestations, en lien avec les manifestations tenues en dépit de l’interdiction de rassemblement et du couvre-feu en vigueur depuis octobre, décrétés dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus.