Les autorités ougandaises ont accusé ce mardi, les Etats-Unis de s’ingérer dans les affaires internes du pays, après que l’Ambassadrice américaine, Natalie E. Brown, eut tenté de rendre visite au leader de l’opposition Bobi Wine, laquelle visite a été empêchée par les services de sécurité.
La démarche de la diplomate américaine a eu lieu trois jours après la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 janvier qui attribuent la victoire au président sortant, Yoweri Museveni, mais qui ont été rejetés par l’opposant Wine.
Si l’ambassadrice américaine a justifié son initiative par la volonté de s’enquérir de l’état de santé de Wine dont la résidence est assiégée par les forces de sécurité depuis le jour de l’élection, pour le gouvernement, Natalie E. Brown «ne devrait rien faire en dehors des normes diplomatiques».
«Ce qu’elle a essayé de faire de manière flagrante, c’est de s’immiscer dans la politique interne de l’Ouganda, en particulier les élections, pour contourner nos élections et la volonté du peuple», a déploré le porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo.
Et d’ajouter, «nous attendons d’elle, qu’elle écrive au ministère des Affaires étrangères et qu’elle respecte les règles diplomatiques. Nous ne pensons pas qu’un pays ami ou quelqu’un qui veut aider dans une situation difficile, agirait de cette façon».
Dimanche 17 janvier, au lendemain de l’annonce des résultats contestés, Bobi Wine, 38 ans, a appelé la communauté internationale à réclamer la levée de son «assignation à résidence», affirmant que «nous sommes là, nous n’avons plus de nourriture et personne n’est autorisé à entrer ou sortir» de mon domicile.
Museveni, 76 ans, a été réélu au premier tour avec 58,6 % des voix pour un sixième mandat de cinq ans, après avoir déjà passé 34 ans au pouvoir.
L’accès à Internet qui avait été coupé dans le pays avant le jour des élections, est désormais rétabli. Toutefois, certaines plateformes comme Facebook et Twitter restent bloquées.